Monday, February 28, 2005

Jean Soudan

Ce bulletin a été écrit pour l'essentiel par le Docteur Jean Soudan, Chevalier des Arts et Lettres, ancien président de l'Office de Tourisme de 1977 à 2000 qui nous a quittés ce lundi 10 janvier 2005.

On doit la mise en page et en photos à Pierre Dupraz, adjoint à la culture, président de l'association Culture, Histoire et Patrimoine de Passy. Nous remercions le Docteur Michèle Soudan qui a mis à notre disposition les mémoires et la collection de photos de son grand-père Théophile Vallet ancien maire et conseiller général, Georges et Renée Borgeat qui nous ont prêté textes, articles de presse, photographies et tous ceux qui nous ont fourni renseignements, images et souvenirs : Colette Buissot-Chesneau, J-Pierre Boldini, J-Paul Fivel, Josiane Giraud, René Jaccoux, Brigitte Julien, J-Pierre Lambersens, Joseph Lanovaz, Christiane Legrand, Claude Legon, Guy Lyonnaz, Jacques Naudet, Gilles Norris, Robert Paget, Suzanne Pasian, Gilbert Perrin, J-Luc Pissard, Roger Raffort Deruttet, Francis Roch, André Thiébaut, Brigitte Thierriaz, Hervé Tuaz et les nombreux "relecteurs"...

Nous avons pu compulser les archives de la commune de Passy, de l'Office de Tourisme, celles du Centre de la Montagne du Château des Rubins à Sallanches dont nous remercions les responsables.

Nous remercions Steven Bourgeois pour la mise en fonction du site internet (qui remercie Gawel d'avoir passé la revue des 40 ans au scanner) et remercions Mr.le maire et la commune de Passy pour l'authorisation des textes publiés concernant le 40e anniversaire de la station de Plainejoux.com

Sunday, February 27, 2005

40 ans plus tard

Plaine-Joux en 2005 !

Adjoint au Maire délégué : Bernard Colin
Directeur de la station : Hervé Tuaz
Directeur Adjoint, chef des pistes et damages : Gilles Norris
Responsable des 6 secouristes : Gérard Marquet
Responsable de l'entretien mécanique : Lionel Jiguet
Régisseur, responsable des caisses : Stéphanie Soudan
Garderie "les Lutins" : Guyiaine Richebé
Ecole du Ski Français directeur : Jean-Luc Pissard

15 moniteurs permanents, 35 en haute saison,
27 employés, permanents et saisonniers
16 téléskis : le Tour, Barmus, le I Blaireau, l'Arc-en-ciel, Beudeix l et II
8 pistes de ski alpin : 12 km rouges, bleues, vertes
2 fils neige
2 pistes de fond : 8 km
1 chemin raquettes et randonnées à ski
2 canons à neige 2 dameuses
1 site internet :)

Saturday, February 26, 2005

James Mogeny

Parapente Mag #88 (Juillet/Aout 2003) Page 29
Article intitulé "IL VOLE AUTREMENT"

James Mogeny ne vole pas tout à fait comme tout le monde. Dans son coin de Passy Plaine Joux et malgré ses 62 ans, il fait de nombreux émules parmi les jeunes. Chaque matin, il part en montagne. A pieds l’été, en ski de rando l’hiver, le plus souvent seul, il monte vers un col ou un sommet,500 ou 1000 mètres de dénivelé, puis il redescend en volant. Légèreté, autonomie, liberté, James n’a rien à démontrer aux jeunes, rien à enseigner, ce n’est pas son role, il y a des moniteurs pour cela. Mais il n’a jamais empêché personne de le suivre.

Dans ce cas, il décolle toujours le premier (fusible si l’aérologie est douteuse) ou le dernier (pour ne laisser personne derrière lui, seul en montagne). Depuis quinze ans, dans sa vallée, des dixaines de parapentistes de tous âges, des jeunes qui font la SAT aux quinquagénaires restés dynamiques, se sont ralliés à sa façon de vivre le vol : matériel léger, effort physique et vol montagne … qui se transforme parfois en vol de durée ou en petit cross lorsque les conditions sont au rendez-vous.

Les objectifes de James sont presque toujours les mêmes : les sommets qui entourent sa maison de plateau d’Assy, non loin de Chamonix : Lachat, Varan, Barmerousse, Friolant, Platée, Lindars, Pointe noire de Pormenaz. Quelques fois, il se hasarde dans le grand massif : Tête Rousse, Gouter, Tacul (son vol préféré, avec le Buet) Mont-Blanc …. James monte toujours d’une traite, même au sommet du Mont-Blanc (d’où il a décollé une dixaine de fois) car ilo n’aime pas dormir en refuge : il préfère son lit à lui, à sa maison, avec son Armelle ! Parvenu là-haut, il décolle sans traîner (on ne sait jamais, les conditions peuvent se gâter) Il lui arrive de redescendre un copain en biplace, ou son épagneul Jimmy, surement le chien qui totalise le plus de vols.

Chaque année, James fait ainsi plus de 200 vols montagnes ! La météo ? Il l’estime au feeling. C’est qu’il est né dans ces montagnes et que depuis tout petit, il observe passionnément son univers. L’hiver, il monte tous les jours volables : il sait où passe chaque coulée de neige. Quant au vent, il ne se trompe pratiquement jamais. Il nous arrive de l’accompagner et de penser : “on va redescendre à pieds, ca ne volera pas”, mais si James pense le contraire, nous lui faisons confiance, et c’est toujours lui qui a raison ! Parfois c’est l’inverse : on est sûr que ca va voler alors que lui ne le sent pas. Nous l’écoutons. Et souvent, une fois redescendus (à pieds), nous constatons que le foehn s’est levé !

Comme toujours, c’est lui qui avait raison. Mais James redescent rarement à pieds (moins d’une fois sur dix !) Son savoir, il ne le formule pas, il le possède d’instinct. Il l’a appris à force d’arpenter la montagne et d’observer le vent, la neige et le ciel. Il est fusible le plus fiable que nous connaissions !

"Tu montes où demain matin ?"

Souvent, l’après-midi, si l’aerologie est thermique, même forte mais saine, James, portant déjà rassasié par sa course et son vol montagne du matin, retourne faire un petit tour en l’air. Alors il prends la grosse sellette et le secours, décolle du site voisin de Plaine Joux et retrouve avec plaisir ses parcours habituels. Mais ce n’est pas ce qu’il recherche en priorité. James, sur un site “normal”, n’est pas très à la mode : il ne décolle jamais face à la voile, il ne fait pas de 360° engagés et il ignore la SAT. Mais croyez-nous, il vole sacrément bien, en très grande sécuritéet voler avec lui est toujours un moment d’apprentissage.

Dans son club (Mont-Blanc Vol Libre, dont il est président) ou dans les clubs alentours, ils sont désormais une bonne cinquantaine à voler comme James : même pratique, même matériel. Certains ont une aile spécifique montagne mais nombreuax sont ceux qui se contentent de leur aile habituelle, même si elle est un peu plus lourde. En revanche, ils ont tous l’incontournable sac Light de Sup’Air et une sellette très légère. Thin Red Line ou Radicale (toutes deux pésant moins de 600 grammes!) Souvent, le soir, ils appellent James : “Tu montes où demain matin ?” C’est ainsi qu’un jour, nous nous sommes retrouvés, après 1000 mètres de dénivellé, plus de trente au sommet de Croisse-Baulet. Et nous avons tous décollé ... après avoir bu une goutte de champagne … Car il y en avait même un qui avait monté le champ !

JAMES EN BREF
C’était en 1982, à la fête de Servoz … “C’est là que j’ai vu, pour la première fois, des parapentes. J’ai trouvé ces gars completement bargeots” : ils couraient dans les pentes sous Pormenaz et s’envolaient juste à la cassure de la falaise !” Quelques années plus tard, séduit par les décollages depuis Varan, il voudra apprendre à son tour. Il fait son premier vol le 16 Juillet 1988, à 48 ans, chez Roger Fillon à Mieussy, sous une ITV 927.

Puis il aura une BLS Hyperion 10, une aile de K Genair (la première aile qui permettait de passer en finnesse de Plaine Jous à Chedde), diverses ITV (parmi lesquelles une Météor Gold, dont il conserve un souvenir ému : “elle avait toutes les qualités”)

Aujourd’hui, il vole avec les voiles de l’école de parapente tenue par son fils, Phillipe. De préférence des voiles faciles : "A chaque fois que j’ai pris une aile trop perfo, je me suis cassé la figure ! Une fois, en 1992, je m’étais pris pour le champion du monde, il y avait des éclairs et du tonnerre, tout le monde était déjà posé, mais moi, j’étais si fier de voler sous la dernière voile un peu pointue du moment, que je continuais à voler. Lorsque les rafales orageuses sont arrivées, j’ai pris quelques grosses fermetures et fait un retour au tapis un peu douloureux. Depuis, j’ai toujours volé sagement : la leçon avait portée !

Friday, February 25, 2005

Pierre Thierriaz

Mon père, Pierre Thierriaz s'est longtemps occupé de l'USMB ski de Passy. Nous nous souvenons tous de son dévouement et de son enthousiasme. C'est une époque joyeuse et créatrice du point de vue social.

C'est pour que tous les jeunes de la commune puissent skier que mon père défend auprès du Conseil Municipal l'idée d'implanter un puis deux téléskis à Plaine-Joux. Il est toujours là pour donner les perches, damer les pistes ou réparer les pannes. Dans la foulée, il préside la section ski de l'USMB et entraîne dans l'aventure un bon nombre de personnes très motivées. Nous nous souvenons qu'une année sans neige, il installe sa jeep aux Avères d'en Haut et qu'à l'aide de son treuil il nous tire au sommet du slalom. Chaque année, pour les compétitions d'été, il monte à Doran ou en Moëde, la jeep chargée de matériel et de gamins, parfois agrippés à l'extérieur du véhicule. C'est aussi à Plaine-Joux que nous voyons pour la première fois des piquets de slalom montés sur des ressorts métalliques pour apprendre à serrer au plus près nos virages ! Il organise également des stages d'été au Col d'Anterne, avec un fil-neige, monté par son ami du Secours en Montagne, pilote d'hélicoptère.

Avec un club, un seul téléski, deux pistes et beaucoup d'énergie, il a réussi à transmettre sa passion à de très nombreux jeunes, certains devenant même des champions. Et quand, avec les copains, nous évoquons cette période, la figure de Pierrot Pollaillon nous enthousiasme toujours!

Témoignage de Brigitte Thierriaz

Discours de René Raffort-Deruttet
Maire de Passy (de 1953 à 1971)en forme d'hommage...


Au moment où va se terminer cette sportive journée passée sur les pistes de votre station communale de Plaine-Joux-Barmus, au moment où vont être distribués les prix mérités par les plus vaillants de nos jeunes skieurs, il est de mon devoir de remercier au nom de la municipalité en votre nom à tous aussi les organisateurs de cette sympathique manifestation. Mes remerciements vont d'abord à notre ami Pierre Thierriaz président du Ski-Club de Passy ainsi qu'à tous ses dévoués collaborateurs du ski-club. Ils vont aussi aux maîtres et aux moniteurs et à tout le personnel qui, par cette journée glaciale, ont assuré le bon déroulement des épreuves que je les en remercie et je les félicite. (...)

Certains aussi mettaient en doute la valeur skiable de la neige sur une pente exposée au Midi. (...) Le conseil municipal au sein duquel se trouvaient des gens de foi et de compétences comme Pierre Thierriaz et de René Sage décida d'entreprendre la construction de ce qui prit le titre de téléski de Barmus à Plaine-Joux. (...) Les difficultés furent aplanies, vaincues, grâce au dévouement sans bornes à l'incessante activité du président Pierre Thierriaz et de ses collaborateurs du Ski-Club. Grâce aussi, il faut le dire bien haut à l'exceptionnelle valeur et au cou¬rage des ouvriers de l'entreprise Borgeat, parmi lesquelles il faut citer le conducteur d'engins le brave Feige (Henri) qui suscita par son cran et son audace l'étonnement et l'admiration de tous. Grâce à eux, on vit rapidement se dessiner dans la forêt parmi les blocs, les belles pistes que vous connaissez...

Thursday, February 24, 2005

Les projets au fil du temps

Les projets pour améliorer, agrandir ou transformer la station de Plaine-Joux ne manquèrent pas durant ces 40 ans. Ils ne se sont pas réalisés, à tort ou à raison (à chacun de juger), faute d'autorisations, de financement ou simplement de motivations.

Il s'agit tout d'abord d'un télésiège partant de la station pour arriver au Tour, projet subordonné à l'acquisition d'un appareil neuf qu'une municipalité nouvelle des Hautes-Alpes refusait de mettre en fonctionnement à la suite des élections municipales de 89. Le marché au mieux-disant échappa à la commune de Passy. Nous ne citerons pour mémoire que trois projets immobiliers. Le premier présenté par un groupe suisse voulait construire sur les terrains du bas du Plateau, en contrebas de la route du Lac Vert, un village de chalets. Le second voulait construire au centre de la station une rotonde assez futuriste où auraient été réunies toutes les activités : hôtel, restaurants, solarium, bars, magasins, Ecole de Ski, Office du Tourisme, garderie et immobilier.

Le troisième projet envisageait un ensemble d'immeubles sur le bord du parking actuel (300 lits) avec, là aussi toutes les activités mais en plus des appartements en propriété et à louer. Les nouvelles remontées mécaniques en direction des Ayères par les Mollays seraient financées en partie par les droits à construire du promoteur immobilier. Le projet était un ensemble de liaisons ouvrant de nouvelles pistes. Le télésiège du Tour partant du Beudeix pour arriver au Tour. Le télésiège du Châtelet partant de Petton jusqu'au Tour, avec arrêt intermédiaire au bas de l'Arc-en-ciel remplaçant le téléski existant. Le télésiège des Ayères partant du Gouët jusqu'aux Ayères d'en Haut et le télésiège du Lac Vert jusqu'au sommet du téléski du Blaireau.

Les pistes correspondantes étaient celles du Souay, des Ruttes, des Cornes, des Mollays, du Châtelet, de la route du Lac Vert. L'administration de l'Etat rejeta ce projet dont le dossier fut présenté par la commune en 1987 ; le maire était alors Robert Fournier. Le dossier fut suivi par Thérèse Thomas et Robert Paget.

D'autres projets d'extension de la station beaucoup plus ambitieux se heurtaient aux limites de la réserve naturelle et nécessitaient de très gros investissements privés (alors introuvables), ils ne firent donc l'objet d'aucun dossier porté par la commune. Le premier était une liaison avec Raine. Un premier téléphérique partait de Chedde jusqu'à Plaine-Joux, un second faisait suite jusqu'à Plate où était construit un restaurant panoramique. Depuis là, la liaison avec Haine-Grandes Platières. Un autre ensemble futuriste partait de Servez vers les Ayères puis le Dérochoir, les chalets de Salle et aboutissait aux Grandes Platières.

Une variante partait du sommet du Brévent à la Pointe de Pormena, les Ayères et une extension allait vers Arlevé, Moède et le Col d'Anterne. Avec remontées portées et pistes grandiose. Ce projet est resté dans les cartons, en l'absence de financements.

Wednesday, February 23, 2005

Parapente : sport et spectacle

Le parapente fait son appari¬tion sur le plateau en 1989 avec la création d'une première piste d'envol face à la vallée, lors de l'hiver 90, en raison d'un manque de neige la municipalité donne suite à une demande pour améliorer l'air d'envol de Plaine-Joux.

Quelques sapins sont coupés et un terrassement permet d'obtenir une piste d'envol satisfaisante pour décoller vers le site de Chedde. Un club s'est créé. Deux écoles professionnelles Aérofiz et le Centre Ecole Parapente Mont-Blanc sont à la disposition du public. Toutes deux adhèrent d'ailleurs au club. En 1996, l'aire de départ sera remodelée suivant le schéma actuel (barrière pour réserver l'espace de préparation au décollage. On atterrit à Chedde près des terrains de la Frasse.

On vient non seulement des stations environnantes mais souvent de très loin, soit pour un simple baptême de l'air, soit pour une série de vols. Des com¬pétitions sont organisées et connaissent un bon succès, tant sportif que populaire. Cette acti¬vité est devenue très importante à Passy et c'est un plaisir de voir évoluer dans le ciel face au Mont-Blanc ces voiles multicolores.

Tuesday, February 22, 2005

Autres animations

En 1991, la Fête des Enfants est organisée par l'Office du Tourisme, consolidant la vocation de Plaine-Joux "Royaume et Paradis des enfants". Elle se transformera en 1996 en Fête des Lutins, ce petit personnage devenant l'image de marque de la station.

En 1994, avec l'aide de l'Art au Pays du Mont-Blanc, l'Office de Tourisme crée les Glaciales. C'est un symposium de sculpture sur glace. Chaque fin de mois de janvier, sur trois jours, cinq sculpteurs travaillent des blocs de glace en plein air sur l'espace entre le bâtiment d'accueil et la garderie. Ils travaillent à la gouge , scient, introduisent bois, tissu, métal, polissent au fer à repasser et construisent une œuvre de plusieurs mètres de haut. Ils viennent de France, d'Italie, de Suisse, d'Espagne, de Tchéquie, de Russie. Les sculptures terminées sont éclai¬rées et illuminées par des feux de bengale le dernier soir en présence du public. Les gla¬ciales dureront jusqu'en 1999.

La même année, à la mi-juin, se déroule la Fête des Alpages. Elle réunit des artisans des vieux métiers, des groupes folkloriques, des joueurs de cor des Alpes et surtout une centaine de bovins du Groupement Pastoral de Passy qui pâturent aux alentours avec leurs sonnailles, avant d'entreprendre la montée vers les alpages aux Ayères et Villy. Cette manifestation s'arrêtera en 1999. Elle deviendra à la mi-août la Fête de la Montagne avec les mêmes participants, sauf les animaux, et remplacera aussi depuis 2002 la Fête du Lac Vert et son célèbre feu d'artifice.

En 2002, André Payraud installe un aéro-parc : deux parcours "randonnée dans les arbres" avec tyroliennes, passerelles-népalaises et ponts de singe. En 2004, l'Office du Tourisme crée la course des Biberons réservée aux enfants de 4 à 6 ans.
Il faut noter qu'en 1986 et pendant plusieurs années, Jean-Pierre Corteggiani, directeur adjoint de l'Office du Tourisme, organise à Passy des stages d'oxygénation pour les équipes professionnelles de football.